Le lierre sombre où mille fois
Perle un soleil chancelant
Murmure de blonds mots d’amour
Aux pierres vieilles et sans voix
Parmi les feuillages changeants
Qu’enrichissent les bras du jour

Et dans la douceur du granit
Oublié sous son joug de secret
Plus tendre et lointain qu’un zénith
Chantonne le souffle sacré
De l’eau esseulée qui palpite

Sa flûte roule et s’éparpille
Nue la fraicheur se découvre
Sous l’angle où les astres fourmillent
Un infime arc en ciel s’entrouvre
Dans le tempo d’un andante

Sous l’émeraude carminée
Se blottit la goutte tremblante
Rosies des chairs de la rosée
Et mille fois recommencée
Avec la discrétion frappante
D’une vie qui serait terminée.

 

©hervehulin