Lové sous la nacre blanche, un corps béni des dieux
Sujet au balancement d’un clair-obscur neigeux,
Déchire en sinuant les mailles de lumière,
Vagues mellifluentes exaltées de topazes.
Le soleil inonde l’eau d’abeilles laiteuses ;
Ce corps couleur de lune ravit du flot l’extase
Il va, et il nage, vers la rive ou s’éclaire
Les rires en fusion d’une nuée de baigneuses.
Elles vivent et plongent dans l’écume lascive :
Rébellion des corps immergés dans le fluide
Leur chevelure humilie la rivière pensive
Qui pleure et s’assoupit sous l’orgueil des cigales.
Ici, tout rayonne comme un astre se vide.
Mais l’onde est attentive à mûrir ces flancs pâles,
D’un sillage d’argent qui mourant se disperse,
Puis trahit dans ses reflets le secret d’une perle.
Les baigneuses tracent de l’or et des histoires
Sous le regard absent des galaxies d’ivoire,
Couronnes noyées de nacre blanche.
©hervéhulin