Il n’est pas acquis que 2021 soit une année joyeuse, mais nous ferons comme si. Essentiel est d’y croire, et croire est un vecteur puissant de bonheur. Quand les nuées cendreuses se dissiperont sur nos vies, sans doute le paysage habituel aura changé autour de nous. Peut-être que nous nous éveillerons et nos atmosphères auront perdu un peu de leur condensation de gaz à effet de serre. Les années vont passer. Peut-être, nous constaterons, tout ébaubis, qu’on n’avait pas besoin, au final, d’un restaurant tous les vingt mètres à Paris; peut-être que les visages inconnus croisés dans la rue resteront à jamais inconnus et coupés en deux sous le masque; que les boutiques de fringues ne servent pas à grand chose; et que le temps des théâtres et des cinémas est révolu, pour toujours; alors, peut-être nous raconterons à nos petits enfants nourris d’images de synthèse et de sensations numériques qu’il y avait jadis des maisons où on se regroupaient pour regarder des films ou manger des plats. Ou, peut-être – sait on jamais- un vaccin universel effacera tout cela et le renverra aux mauvais moments de l’histoire. Peut-être le genre humain deviendra enfin – après six mille ans de civilisation, moins imbécile et plus raisonnable. Mais il y aura toujours ce frémissement de cri, pour notre génération usée. Rock ‘ n roll même pas mort !