De notre célèbre Pascal Pr…,  légendaire et imbécile animateur Radio et Télé, qui campe sur les temps d’antenne, et maître de l'”Heure des Pr…, ” ce trait:

“On donne de l’argent à SOS Méditerrannée. Au nom de quoi on donne de l’argent à des associations qui sont là pour faire passer des migrants ou des clandestins sur le sol de la France? (Europe1. 2/10).”

Au nom d’un truc simple que ce pauvre Pr… ne peut plus comprendre, qui s’appelle le sentiment d’humanité.

Amusements terribles des sondages.On les acceptent comme jadis, les oracles…

50% des français seraient favorables au rétablissement de la peine de mort; sondage effectué à l’occasion de la disparition de Robert Badinter.

24% seraient favorables à la mise en place d’un gouvernement militaire d’exception.

15% des 15-24 ans n’ont jamais vu une courgette.

Quel peuple étonnant nous sommes, mine de rien.

 

 

I

Indice conoscopique8/10.

 

Le 28 janvier, deux activistes se revendiquant du groupe Riposte Alimentaire ont jeté de la soupe sur La Joconde, au Louvre. Les militantes ont expliqué que cette action visait à promouvoir “le droit à une alimentation saine et durable”.

Cette « campagne de résistance civile française » vise «à impulser un changement radical de société sur le plan climatique et social », a expliqué le collectif, dans un communiqué.

En parallèle, le collectif Riposte Alimentaire a appelé à « rejoindre les agriculteurs dans leur lutte », aux côtés de nombreuses organisations écologistes telles que Greenpeace, Alternatiba ou encore Les Soulèvements de la Terre.

Il est certain qu’après une action si foudroyante pour les consciences, le changement radical attendu est imminent; la cause a avancé, et l’humanité va manger mieux.

L’humanité dit merci aux jeteurs de soupe. La Joconde, elle, a gardé intact son énigmatique sourire.

Indice conoscopique:8/10.

Marx Zuckerberg, inventeur de Facebook, a décidé de se reconvertir dans la production de viande bovine (si si…attendez, ce  n’est pas encore ça…) et justifie cette reconversion par l’envie de produire “une viande de qualité, la meilleure au monde,” pour les gourmets carnivores.

Bon.

On fera remarquer qu’il a déjà produit tant de boeufs avec Facebook qu’il démarre avec du stock, sans limite. C’est plutôt de la boucherie en gros…

©hervéhulin2024

Indice conoscopique: 9/10.

 

Michel Onf… ex-philosophe, abonné au conotron, intervient pour remettre les points sur les I à propos du réchauffement climatique.

Comme on s’y attend, ça vole haut.

” La Terre est sur un axe qui vibre. Qui produit des différences d’exposition à la lumière qui produisent des ensoleillements différents. Peut-on arrêter d’imaginer que la mobylette ou la voiture est la cause (sic) des perturbations climatologiques” ( Le Figaro, 16 janvier 2024)…

Apparemment, il n’y a pas que l’axe de la terre qui branle…Peut-on arrêter d’imaginer que notre Onf… cesse de dire des conneries?

 

©hervéhulin2024

 

Luc Ferry, (Europe1, 16 janvier 2024) qui fait ici son entrée au conotron, mais on se demande pourquoi seulement maintenant et pas avant, vu ses habitudes oratoires, bon, mais peu importe, Luc Ferry donc s’interroge sur la quête de jouissance immédiate de la jeunesse:

Dans l’histoire des guerres, les gens acceptaient de mourir pour la nation.Le Chemin des dames, par exemple, 400 000 gamins vont mourir. Aujourd’hui c’est inimaginable”.

Bravo… Belle philosophie…Il est certain que pour mobiliser la jeunesse sur de vraies valeurs non-consumériste, le carnage du Chemin des Dames, c’est tentant. Ah…Que la jeunesse est décevante…

 

©hervéhulin2024

Indice conoscopique: 8/10

 

Décret du 11 janvier 2024 relatif à la composition du Gouvernement

Le Président de la République,
Vu l’article 8 de la Constitution ;
Vu le décret du 9 janvier 2024 portant nomination du Premier ministre ;
Sur proposition du Premier ministre, chargé de la planification écologique et énergétique,
Décrète :
(…)
Article 1
(…)
Mme Rachida DATI, ministre de la Culture ;
(…)
Le Président de la République réunira l’ensemble des membres du Gouvernement pour un Conseil des ministres qui se tiendra le vendredi 12 janvier à 11h00.”

Quelle magie! Voilà, pas besoin de littérature sur ce point. Accès au Conotron garanti.

 

©hervéhulin2024

Un berger solitaire est en train de garder ses moutons au flanc d’une montagne. Soudain, une voiture s’arrête au bord de la route, genre 4X4 Duster. Il en sort un type, en costume bleu marine serré, chemise blanche, cravate étroite, souliers pointus et bien cirés.

Le type s’adresse au berger.

« Bonjour mon brave. Si je vous dis exactement sans avoir à les compter combien vous avez de moutons dans votre troupeau, est-ce que vous m’en donnez un ? »

Le berger, plutôt taiseux, répond, « pourquoi pas ».

Le type sort alors une table pliante de sa voiture. Il ouvre un micro-ordinateur portable, installe une imprimante mobile, et toutes sortes de connexions. Il se met au boulot. Il tape à toute vitesse sur son clavier. Se plonge dans Excel. Envoie des recherches, des requêtes. Il se connecte sur l’Insee. Sur le site de la NASA. De la documentation française. De l’ONU. Il brasse et recoupe des tas de données, de statistiques et de chiffres. Le berger entrevoit sur l’écran des histogrammes qui se dressent, des algorithmes qui dansent. Il y a des camemberts qui changent de couleur.

Le type continue de travailler. Il ne quitte pas des yeux son écran. Les heures passent. Il retire sa veste. Remonte ses manches. Desserre sa cravate. Il bosse, il bosse. Il imprime des feuillets. Ressaisis des tableaux. Les recoupe. La nuit vient.

Tout d’un coup. Il se tourne vers le berger d’un air triomphal. « Voilà. Vous avez précisément 647 moutons dans votre troupeau. Est-ce exact ? »

« C’est bien, cela, répond le berger. C’est exact. »

« Je peux donc en prendre un » répond le type. Il saisit la première bête qui passe et l’enfourne dans sa voiture.

« Oh là, lui dit le berger. Minute. Et moi, si je vous dis quel métier vous faites exactement ? est-ce que vous me rendez ma bête ? »

« Pourquoi pas, lui répond l’autre. C’est un beau challenge. Mais je ne suis pas sûr que vous…»

« Eh bien, l ‘interrompt le berger. C’est simple. Vous êtes un expert. »

« À ça alors, c’est bien vu. Oui, je suis un expert, qui fait de l’expertise, et du conseil et des études très compliquées. Mais comment avez-vous trouvé ? »

« C’est très simple. Vous déboulez de nulle part sans que personne ne vous ait rien demandé. Vous posez une question qui n’a aucun intérêt. Vous faites donc des recherches inutiles pour trouver une réponse que tout le monde connaît déjà. Vous travaillez comme un malade et très tard le soir. Et vous ne connaissez rien au métier que vous avez expertisé. Et maintenant rendez-moi mon chien. »

 

©hervéhulin2023

La société perd sa vitalité intellectuelle pour remplir l’espace dégagé de rancœurs et de soupçons. Tout œuvre est cause de procès, de condamnation, ou pire encore, d’exclusion à titre préventif. Cette prophylaxie de l’esprit dévaste tout. Chacun est libre de condamner et jeter à la fosse ce qu’il entend comme contraire au bien.

Aux Etats unis, l’association PEN American qui défend la liberté des écrivains, a recensé plus de 2500 cas de censures prises par des institutions scolaires, afin de  retirer ou interdire des livres et auteurs de leur circonscription. Dans tous les états conservateurs, c’est l’hystérie. Partout, on fouine, on dénonce, on éradique pour protéger… Protéger quoi, au juste ?

Au total, 1650 livres sont déjà interdits et éradiqués des programmes ou des bibliothèques scolaires.  Sont écartés de toute accès à la lecture Mark Twain, Toni Morrison, John Steinbeck, Philip Roth, Shakespeare. Et même Anne Franck en BD. Interdite au Texas en raison de références insidieuses à la sexualité.

Ce n’est qu’un début. Tout ce qui évoque, suggère, aborde, les questions du racisme, de l’esclavage, des minorités, du genre, de la sexualité, est exclu du savoir.

N’allons pas croire que de ce côté-ci de l’Atlantique, dans notre république, la situation est sauve. Récemment, une pétition – des étudiant (e )s- de plusieurs écoles d’art  revendiquait l’exclusion  des programmes de plusieurs cinéastes, dont l’immense Jean-Luc Godard. Sa façon de filmer le corps féminin différemment du corps masculin a révolté certaines consciences. C’est sûr – ainsi nous le dit « Le Mépris » -que le corps de Brigitte Bardot n’est pas celui de Michel Piccoli.  CQFD. Plus besoin de grand-prêtre MAGA. C’est une partie de la jeunesse ici qui fait le travail de purification.

L’inquisition reste une valeur moderne. Et aujourd’hui, tout le monde peut en profiter.

 

©hervéhulin2023

Indice conoscopique: 8/10.

 

Très récemment, au Pérou, trois hommes se sont introduits  dans une boutique de Huancayo, ville du centre du pays, où ils ont dérobé 200 baskets (de grande marque) pour une valeur totale de 13000 dollars . Seul problème, les boîtes de chaussures dont les malfaiteurs se sont emparés ne contenaient que des pieds droits. Que faire avec rien que des pieds droits pour tout butin?

Trois ans auparavant, cette fois en France, à Toulouse, un autre cambrioleur, tout aussi professionnel s’est emparé de plusieurs chaussures (de grande marque, idem) pour un montant total de 7000 €. Même problème, ou presque : il n’a volé que des pieds gauches…Que faire avec rien que des pieds gauche pour tout butin?

Moralité: les imbéciles marchent à cloche pieds, on le sait maintenant; mais ils peuvent toujours se rencontrer deux par deux , ça fera la paire.

 

©hervéhulin2023

 

Indice conoscopique. 9/10.

Évitez de faire de enfants à l’avenir car ils risquent de mourir trop vite. De maladie, et non de la guerre  ou du climat. Ou ils seront paralysés, handicapés moteurs, ou détruits.  En 2021, 67 millions d’enfants dans le monde ont été privés des vaccins nécessaires à leur développement sanitaire. 82000 en France. La confiance dans la vaccination est en baisse, selon l’OMS, dans 52 pays sur 55 étudiés. Seuls trois quarts des parents interrogés considèrent qu’il est important de faire vacciner ses enfants.

Des fléaux terribles ont naguère été terrassés par le progrès médical absolu qu’est la vaccination. Avant 1963, la rougeole tuait 3 millions de malades dans le monde chaque année.

A New-York, 14% des enfants ne sont pas vaccinés. Le nombre de cas de rougeole a doublé cependant depuis vingt ans, celui d’enfants paralysés par la polio a augmenté de 16% en deux ans. Pour la rougeole, il faut 95% d’immunité collective pour une protection complète. La brèche est ainsi ouverte.Des millions de gens vont attraper tout ça, et en mourir ou être paralysés etc.Des millions d’enfants seront atrophiés ou ne verront pas l’âge adulte grâce à ces cerveaux influents.

Les élucubrations de l’an mil contre les vaccins ont du succès. N’importe qui peut dire n’importe quoi sur n’importe quoi. On le croit.

Il n’existe pas et n’existera pas de vaccin contre plus terrible des virus:la bêtise. Quel que soient les progrès du genre humain, elle reste là, dissimulée dans la masse, tapie dans chaque conscience, prête à sa revanche. Elle ne renonce jamais. La passion de l’ignorance contamine ce qu’elle touche et dévore nos sociétés établies. Qu’elle prolifère et nous dévaste ainsi, puisqu’elle est devenue aujourd’hui une liberté.

 

©hervéhulin2023

 

 

   Indice conoscopique: 9/10

Alors que les inquiétudes face à la circulation de théories complotistes vont croissantes depuis plusieurs années, la Fondation Jean Jaurès et Conspiracy Watch ont voulu, il y a deux ans, mesurer avec l’IFOP l’ampleur de ce phénomène au sein de la société française. Les résultats furent édifiants de la situation mentale de cette brave et française société.
Il s’avère tout d’abord que 79% des Français croient à au moins une théorie complotiste. Alors qu’un débat absurde sur le principe même de la vaccination a lieu en France depuis plusieurs mois, on note notamment que 55% des personnes interrogées adhéraient déjà à l’idée selon laquelle « Le ministère de la Santé est de mèche avec l’industrie pharmaceutique pour cacher au grand public la réalité sur la nocivité des vaccins ». Et ceci avant même que l’idée d’une pandémie mondiale soit plausible dans tous les esprits. Une majorité également (54%) pense que “la CIA est impliquée dans l’assassinat du président américain Kennedy“. Les croyances complotistes s’avèrent ensuite minoritaires concernant les autres théories testées : 24% pensent qu’un projet « Nouvel Ordre Mondial » cherchant à mettre en place une dictature oligarchique planétaire existe, 16% pensent que les Américains ne sont jamais allés sur la lune et 9% que la Terre est plate. 34% que Lady Di a été assassinée. 22% qu’il existe un complot sioniste à l’échelle mondiale. 27% que les Illuminati existent et cherchent à contrôler la puissance mondiale. 25% que l’immigration est organisée par les gouvernements pour remplacer la population blanche originelle de nos pays.
Bref, un français sur cinq (21%) avale au moins cinq de ces inepties comme vérité élémentaire. Au moins cinq, et pas au moins une… On note que les jeunes – nos citoyens de demain et déjà d’aujourd’hui – sont plus sensibles aux théories du complot que leurs aînés : les moins de 35 ans sont ainsi deux fois plus nombreux que les plus de 35 ans (21%, contre 11%) à adhérer à au moins sept théories du complot.

Le complotiste n’est jamais complotiste. Il est en phase avec une vérité différente, souvent dissimulée par des forces discrètes et convergentes, mais libérée par des canaux d’informations libres et dégagés des intérêts des puissants (c’est-à-dire : internet et réseaux sociaux, hélas).Il a même, dans sa perception du monde, une forme de longueur d’avance sur les autres, sur la masse apathiques et zombifiée de la bien-pensance, Cette dénégation de sa qualification, il la partage avec le fasciste, qui n’est jamais fasciste mais tout simplement rebelle et patriote, l’antisémite, qui ne hait pas les juifs mais constate simplement qu’ils sont partout dans la société aux postes d’influence à servir les seuls intérêts de leur communauté, le poujadiste, qui reste de conviction démocrate mais n’en veut qu’à cette caste maudite qui confisque le vrai pouvoir etc etc.

Sûr de sa vérité, béat de sa supériorité, fier de sa liberté, il essaime et prolifère.

Cinq mille années et plus de civilisation, de progrès humain, de découverte scientifique, d’éducation des masses et de vie intellectuelle, n’ont pu réduire la passion des superstitions, et la dictature de la sottise. Cinq millénaires de libre arbitre pour en arriver là. L’humanité est restée encalminée dans l’an mil.

 

©HervéHulin2023

                                                                                                                                               Indice conoscopique: 9/10

Une nouvelle pensée humaniste de Willy Schraen, le suprême Tartarin, fameux ami du genre humain, et abonné du Conotron.

« je n’imagine pas une seule seconde qu’on puisse avoir une proposition allant dans le sens d’un dimanche sans chasse. Si on commence à interdire la chasse certains jours, cela sèmerait la graine pour d’autres interdictions, comme un jour sans VTT par exemple » (BFMTV, 5 janvier)

C’est très fort. Laisser les gens comme vous et moi se promener dans la campagne sans risquer de se faire tirer par erreur entamerait l’essence des libertés. Effectivement, nos amis les chasseurs ne pourraient plus tirer sur les cyclistes sans-le-faire-exprès. Et leur interdire ça, c’est le commencement de la fin.  Mais où va-t-il chercher de telles fulgurances.

Et si on commençait par un dimanche sans crétin ?

Ce serait un progrès pour l’homme.

 

©Hervé Hulin2023

 

Indice conoscopique: 9/10

Ne soyons pas triste devant les pauvretés du genre humain, il y a aura toujours de ses représentants pour rechercher l’altitude.

Bob Salem, un habitant ordinaire du Colorado, a accompli quelque chose d’extraordinaire. Une cuillère attachée à son nez dans une sorte de masque de médecin de peste inversé, il a poussé une cacahuète jusqu’au sommet du Pikes Peak, en cheminant presqu’à quatre pattes sur toute la distance ; le sommet local culminant quand même à 4302 mètres. (suite…)

Indice conotronique : 10/10.

On ne présente que très peu Jacques Attali ; ce ne sera donc pas ici notre propos. Pas lieu de rappeler la véritable clairvoyance dont fait preuve depuis des décennies ce bel esprit.

Jacques Attali tient une chronique hebdomadaire sur son site, (attali.com). On se reportera à celle du 25 novembre dernier, intitulé “l’engrenage infernal « (“https://www.attali.com/societe/lengrenage-infernal/;). Ce n’est pas lui qui emporte la palme du Conotron, dont il est un remède. Mais ses détracteurs. Et ils sont incroyables. (suite…)

 

Indice conoscopique : 9/10.

Beethoven s’est récemment retrouvé lui-aussi au tribunal de la culture annulante (pas trouvé de meilleure traduction). En effet, un musicologue et un journaliste (américains…) ont pu soutenir sans trembler que « les personnes au pouvoir, en particulier les hommes blancs et riches » auraient érigé la Symphonie N° 5 en symbole, plus encore, en levier, du modèle de leur supériorité culturelle. Loin d’être l’ode à l’humanisme qu’on a voulu y entendre depuis deux siècles, ce monument ne serait plutôt que le « symbole de leur supériorité et de leur importance », renvoyant à un sentiment d’exclusion les autres communautés raciales et sexuelles. Un article publié sur le média en ligne Vox par le musicologue Nate Sloan et le journaliste Charlie Harding développe cette thèse hardie. C’est idiot et joyeusement digne du Conotron, avec la récompense d’un fort indice conoscopique.

On peut y lire cette ineptie brillante : « Pour certains, dans d’autres groupes – femmes, personnes LGBTQ +, personnes de couleur – la symphonie de Beethoven peut être principalement un rappel de l’exclusion et de l’élitisme dont est porteuse l’histoire de la musique classique. »

En exigeant du public, par la complexité de son langage, une écoute plus attentive que par le passé, la 5e aurait imposé de nouvelles normes dans l’organisation du concert : « Ne pas tousser ! » ; « Ne pas applaudir ! ; « S’habiller de façon appropriée ! » Autant de « signifiants de la classe bourgeoise » qui, finalement, font de la Symphonie n° 5 « “un mur” entre la musique classique et un public nouveau et divers ».

Ce serait donc bourgeois et élitiste, absolument. D’abord parce que – selon Sloan, on espère que vous suivez toujours – l’écoute nécessaire impliquerait une exigence intellectuelle et une sensibilité suffisamment éduquée pour en intégrer les codes. Sans cette instruction, on serait à côté de la plaque et du message. Ensuite, parce qu’elle s’adresserait, en conséquence du premier argument, à une élite identifiée sur une étiquette sociale fermée.

Bon, c’est idiot, absolument, et c’est faux, archi-faux;  le pauvre M. Sloan nous démontre d’abord qu’il n’a pas mis les pieds ni les oreilles dans une salle de concert depuis longtemps, peut-être même depuis toujours. Il y aurait vu de ses yeux vus que l’étiquette sociale et vestimentaire qu’il évoque n’existe plus, n’existe pas. Il y a dans la grande salle de la Philharmonie plus de jeans et de baskets que de cravates. Pour ma part, je n’y ai jamais vu un smoking…

Allez faire écouter l’œuvre ainsi décriée aux confins du monde, à un public qui ne dispose pas des codes (imaginaires) fabriqués par M. Sloan : un pygmée, un inuit, un cherokee, etc.  Dans des conditions de confort d’écoute suffisantes. L’effet tonique sera le même. Ce cœur des hommes, ce cœur unique et partagé, aura imprimé, partout dans le monde, sitôt que le puissant accord final aura achevé son roulement sonore, une émotion de joie dynamique universelle.

Beethoven n’est pas un modèle blanc, mâle, hétérosexuel. Beethoven est un compositeur universel, Beethoven est patrimoine de l’humanité entière. Beethoven est une femme, noire, pourquoi pas lesbienne. Beethoven est handicapé. Beethoven est un combat, à lui seul. Sa symphonie N° 5 (et rappelons à M. Sloan, qui semble l’ignorer, qu’il y en a huit autres, et plus de 135 opus au catalogue), la symphonie N° 5 donc, pour la première fois dans l’histoire de la musique, exprime la transformation positive et dynamique du monde. Mais attention, M. Sloan, attention où vous mettez les pieds : si Beethoven est un bras armé de l’élite, voyez-vous le fil que vous tirez ? On en doute. Alors, avant lui, Bach, Haendel, Mozart, et après lui, Brahms, et Debussy, et Messiaen, n’en parlons même pas. Et pourquoi pas aussi Shakespeare et Proust, Dante, et Cervantès ? Renoir et Rembrandt ? Pas un ne restera. Voilà, tout s’annule sur une même cause erronée. Car les œuvres des grands esprits sont belles, et c’est par cela seul qu’elles entraînent vers le haut les esprits qui sont moins grands, pour qu’un jour, ils le deviennent peut-être à leur tour…

Sloan et Harding aiment-ils vraiment la musique ? Assimiler un tel génie à une seule catégorie de la population et prétendre que les autres, renvoyées à un sentiment d’exclusion, ne peuvent s’approprier son œuvre, nous suggèrent une conclusion : ne sont-ce pas eux, les sourds ?

(lien : https://www.vox.com/switched-on-pop/21437085/beethoven-5th-symphony-elitist-classism-switched-on-pop).

 

©hervéhulin

Indice conoscopique: 9/10.

Ça se passe dans le métro, ligne 9, un samedi matin, fin d’été. A Saint Augustin, un homme monte dans la rame. Il ne porte pas de masque. Par les temps qui courent (fin d’été 2021) cela se remarque. Il est plongé sur l’écran de son portable, l’air très concentré. Puis, il lève la tête, regarde les passagers taiseux, et dit à la cantonade, d’une voix modérée : (suite…)

Indice conoscopique : 10/10

Michel Onf…fut naguère une conscience édifiante, avant de sombrer on ne sait trop où, mais vers le pas très beau. De l’ex-penseur, cette récente saillie :

« Je ne suis pas pour qu’on aille accabler des islamistes qui ont envie de détruire l’Occident dont ils pensent, avec raison, qu’il est décadent » (Europe 1, 30/09).

On savourera l’imbécilité offensante (entre autres, pour les victimes des cinq continents) du propos. (suite…)

Echelle conoscopique : 9/10.

Jean-Pax Méfret est un chanteur, auteur, compositeur. Ce n’est pas Brassens. Son inspiration est plutôt du côté de la couleur kaki, des torses bombés, des chants paras, de la droite catho, du drapeau qui claque et la marche au pas, et de l’honneur de la patrie, et du travail, et de la famille. Il a beaucoup de succès chez les fachos (appelons par leur nom ces gens-là, il n’y a pas de mal à ça.). Son répertoire est de noble facture. (suite…)

Echelle conoscopique: 9/10.

Ce titre est celui -à peine ici déguisé- d’un machin d’information numérique comme il en prolifère des dizaines de nos jours, grâce à cette régression intellectuelle utile qu’est internet.  Sans être journaliste, ni économiste, ni scientifique, ni politique, ni spécialiste, ni professionnel de rien, n’importe qui se proclame légitime à informer les autres. On balance des news, des chroniques, des analyses, des « quotidiennes ». C’est une forme de maladie compulsive. J’informe, donc je suis. Et j’appelle « information » ce qui n’est qu’opinion.

« Le courrier des fadaises » donc, fait partie de cette pathologie de notre temps. On peut aussi maquiller le truc en « bourbier des stratèges » ou encore « courrier des manèges » pour faire allusion à la manie de tourner en rond de l’auteur. Et ça colle au doigt (restons polis…) car je peux vous dire que si jamais, par malheur, vous tombez sur ce site, si vous cliquez une seule fois sur un titre, vous recevrez à vie la « quotidienne » du courrier. N’essayez pas de faire « répondre à » pour demander poliment à être désabonné, ou même à vous adresser directement au génial concepteur pour en être débarrassé, il ne répond pas et vous voilà condamné. Cet étonnant journal, qui prétend délivrer (sic) « une information stratégique et VIP » vous envoie à vie sans que vous n’ayez rien demandé une « quotidienne (…) énergisante ». Exaspérante, en vrai.

On y raconte n’importe quoi. Florilège des  élucubrations qu’on a pu y trouver. Précisons qu’il ne s’agit pas de citation in texto, mais d’un simple rapport des affirmations de la « quotidienne », ou des chroniques, ou encore des podcasts qui fleurissent, et du monologue incessant de son auteur avec lui-même. On a pris le parti de condenser les développements : cela en accroît la saveur, comme le café.

  • Est-il raisonnable de ne pas prévoir une révolution en 2020 ? Non, bien sûr : ça vaut la peine, et s’il y a quelques dégâts, ne pas s’en faire ; car une révolution n’est pas si violente que ça, regardons la révolution française : très peu de violences, “les gilets jaunes ont été beaucoup plus violents que les révolutionnaires” de 89-93… “Et ils ont obtenus beaucoup moins…” (sic)
  • Finalement, un putsch militaire ne serait-il pas une bonne chose, et l’occasion d’en finir avec les élites décadentes qui ne laisseront la place qu’à la suite d’un remplacement brutal ?
  • La « Fed » se rallie à « notre analyse » d’une évolution en « L » de l’économie dès septembre (2020). (NDLR et traduction : la Federal Bank US se rallie à l’analyse ultra pessimiste de l’auteur, qui prévoit un déferlement de misère suite au confinement du printemps 2020, dès le mois de septembre (2020 encore. L signifie chute verticale des ressources, suivi d’une stagnation durable au niveau le plus bas ; d’où le modèle en équerre).
  • Les manifestations en faveur d’Adama Traore (juin 2020, NDLR) sont bien le début de la guerre civile.
  • Si Léon Blum n’a pu être condamné au procès de Riom, c’est parce que les juges étaient acquis au système, et Pétain n’a rien pu faire.
  • Proposition pour lutter contre la récession impitoyable qui s’annonce, générée par la crise sanitaire: une année blanche fiscale (NDLR: plus d’impôt en 2021, et l’état et ses services publics se débrouillent).
  • Le contrôle au faciès en France est un mythe, la police est même plutôt bienveillante avec les noirs et les arabes.
  • Plaint-on les personnels soignants qui font face à la pandémie dans les hôpitaux, et subissent une surcharge de travail et mentale excessive ? On ferait mieux de regarder de près leur RTT et leur absentéisme (NDLR : les intéressés apprécieront).
  •  Le 14 juillet (2020, NDLR) le président de la République va annoncer une réforme qui aura pour véritable objectif de vous confisquer votre épargne : si, si, dépêchez-vous, planquez très vite votre argent à l’étranger. Et voici un tutoriel qui vous montre comment faire d’une façon on ne peut plus légale…
  • Il n’y a pas de dérèglement climatique, puisqu’il n’existe pas de règlement climatique.
  • La « frange la plus radicale de la caste » (NDLR : la caste = ceux qui nous gouvernent et qui sont décadents, cf. supra) veut imposer le vaccin obligatoire. Et pari est pris que que les non vaccinés seront parqués dans des camps sitôt passée l’élection présidentielle…
  • Et si le recours au passe sanitaire n’était qu’une stratégie d’atomisation de la société pour en reprendre le contrôle, une sorte de zombification du groupe pour éviter qu’il n’échappe au contrôle de la caste au pouvoir ?

Toutes ces beautés appellent une série d’interrogations majeures : où donc les auteurs (pluriel ampliatif car il y en a qu’un seul pour émettre toutes ces conneries) sont-ils allés inventer qu’ils avaient mission de nous « informer », ou qu’on avait besoin de recevoir chaque jour ces inepties solides ? Il faut être atteint d’une incroyable arrogance, et d’un narcissisme dévastateur. D’ailleurs, sur le site en question, le volume de photos et de citations du penseur est édifiant. Et au-delà de cette amplitude des chevilles, qu’est ce qu’il faut avoir dans le cerveau pour se faire des films à longueur d’existence, et substituer de façon névrotique sa propre vérité à celle des autres ? La vérité commune devient une ennemie, fruit des puissants, produit du système, des mensonges, des complots, des manœuvres. On vous ment, bon peuple, et moi, je vous libère du mensonge. Mais au nom de quoi un tel complexe messianique?

Il peut-être bon que chacun s’exprime. On a tous des choses à dire…Mais c’est sans doute le mal premier de ce siècle si mal engagé intellectuellement. N’importe quel imbécile scotché devant internet jour et nuit se croit en mesure de dire comment gouverner la France et le Monde, pour nous délivrer son pensum à flot continu. On y trouve tous les travers d’une certaine pensée, qui – hélas- semble être devenue dominante. Xénophobe, climato-sceptique, covido-sceptique, poujadiste, réactionnaire, anti-écologiste, anti-vaccin, anti-islam, anti-journaliste, anti-fonctionnaire, antiparlementaire, , anti-élite et antisystème, contestataire de tout ce qui ressemble à une institution (la fameuse « caste » …). L’auteur est complètement obsédé par les « élites ». Mais puissamment narcissique. A force de défier les lois et les gouvernements, on finit par défier le bon sens.

Ce « courrier » est un modèle. Ce flux est un symptôme. Ce genre de site prolifère, et entend nous tracer notre ligne de conscience. Aucun traitement ni remède de la raison ne semble en mesure d’en freiner l’expansion. N’importe qui peut, à cause du mauvais versant d’internet, balancer des énormités, nous abreuver de ses obsessions, et ce sera toujours mû par l’argument éternel de l’information libre parce qu’alternative au « système » verrouillé par les élites décadentes.

Un détail encore : le sous-titre de ce blog, c’est « Ensemble, défendons nos libertés ». Pourquoi pas. Mais de quelle liberté s’agit-il ? Et surtout, quelle communauté couvre cet « ensemble ? Laissez ma liberté tranquille, cher  bourbier. Quand le complotisme, le poujadisme, le climato-scepticisme, l’anti-vaxisme, bref, l’extrême-droite avec pignon sur rue vous demandent de leur confier la défense de vos libertés, on se dit qu’il est bien tard…

 

©hervéhulin

Echelle conoscopique: 7/10.

 

La culture a pour vocation naturelle de rapprocher les composantes du genre humain. En cela, les arts plastique, la musique, la philosophie et bien d’autres belles choses encore, sont le langage commun de l’humanité. Toujours mus par la passion, les grandes choses de l’esprit se jouent des mots pour aller droit au cœur, et de là, gagner l’intelligence commune des peuples. Encore faut-il que les tenants sachent causer correctement, ou tout simplement, gardent en tête le souci de parler pour se faire comprendre. Hélas, trois fois hélas, on n’y est pas. (suite…)

Echelle conoscopique: 9/10.

Attention, le contenu des propos tenus qui suivent est authentique. Ce n’est pas un caractère, ce n’est pas une fable outrancière, ni un paradigme, ni un apologue pour amuser la galerie des gens qui sont persuadés d’échapper au Conoscope.

Mais c’est bien un cas de conoscopie absolu. Savourons…

Le jeudi 25 février. La cafétéria des personnels de la Ville de Paris. Trois fonctionnaires – peut-être même des retraités – commentent l’actualité. La voix est forte, le propos porte sur toute l’assistance (c’est l’heure du déjeuner).

Premier fonctionnaire :

« Macron, en ce moment, il fait ce qu’il veut »

Second fonctionnaire :

« On nous balance ce qu’on veut sur tout ça…* De toute façon, il n’y a aucun moyen de savoir ce qui est vrai. Ils nous disent ce qu’ils veulent… »

Premier fonctionnaire :

« Macron, il fait ce qu’il veut, je te dis. Le Sénat et le Parlement (sic) ils servent à rien. Ils décident de rien. Que veux-tu qu’ils fassent ? Macron, c’est lui qui décide tout seul, il fait ce qu’il veut. Alors là… ».

Troisième fonctionnaire :

« Moi je dis que le gouvernement, il est en train de liquider tous les vieux avec ses vaccins. Et hop ! Comme il n’y a plus de sous pour les retraites, c’est en super déficit, et voilà, on a quatre-vingt mille morts dans les EPAHD. Il est en train de régler le problème comme ça, le gouvernement. C’est uniquement pour ça qu’il a fait vacciner tout de suite tous les vieux en priorité, qu’est-ce que tu crois ? »

Second fonctionnaire:

” C’est sûr que leurs vaccins, on sait pas ce qu’ils ont mis dedans”…

Voilà, merveilleux échange… Au cœur de l’exégèse du siècle. C’est vrai, c’est frais, c’est français. Ce n’est pas de la littérature. Ou plutôt, oui, c’est de la littérature. Ou pas, comme il plaira.

 

*la pandémie, le covid, les vaccins,  bien sûr….

 

 

©hervehulin2021

Un homme meurt. Il se retrouve dans l’au-delà, face à la porte des enfers. Celle-ci s’ouvre alors lentement, découvrant un long couloir sombre, chargé de soufre et de fumée. Au bout de celui-ci, une lumière, un petit bureau, très fonctionnel. Un diablotin l’accueille tout sourire.

– « Bienvenue aux enfers, cher monsieur «

– (…)

« Je suis le diable mineur préposé à l’accueil. Je m’occupe des formalités. Laissez-moi vous dire que vous n’avez pas à avoir peur. Ici, tout est dédié à la jouissance du vice et du plaisir, pour l’éternité. Ce n’est pas du tout ce qu’on vous a dit dans votre éducation religieuse, la souffrance, la damnation, tout ça. Bien au contraire. Vous verrez, vous vous plairez ».

« Ah…Vraiment ?… »

« Oui, oui, vous verrez. Et puis les prestations sont de très – mais alors, de très- haute qualité. Le Patron veille au grain sur ce point, rassurez-vous. »

Le nouvel arrivant reste un peu dubitatif.

« Euh…Si vous le dites… »

« Voilà le principe. Chaque jour de la semaine est entièrement consacré à la jouissance totale d’un vice. C’est sans limite, de minuit à minuit. Et puis comme vous êtes à présent libéré de toute forme d’enveloppe corporelle, pas de fatigue, de contre coup, etc. Vous verrez. »

« Je ne voyais pas ça comme ça, il faut bien dire. »

« C’est normal, dit le diable. Tenez, demain c’est mardi. Mardi, c’est gourmandise. Croyez-moi, faut voir ça pour y croire. Les mets les plus délicats raffinés, préparés par les meilleurs chefs étoilés parmi nos hôtes. Sucré, salé, comme vous voulez. On s’empiffre, on déguste. Des vins divins, des alcools de luxe. Si vous voulez bio, pas de problème. Et pas de gueule de bois, de crise de foie évidemment. Croyez-moi, cher monsieur, vous allez aimer les mardis. »

« C’est tentant, » balbutie l’intéressé…

Le diable mineur continue.

« Mercredi, le jeu. Vous êtes joueur ? Peu importe, vous apprécierez. Poker, baccara ou Monopoly, scrabble si vous préférez. Vous pouvez jouer, gagner, perdre des sommes colossales, no limit. Si vous gagnez, vous rejouerez le mercredi suivant. Si vous perdez, la dette s’efface à minuit, et on recommence la semaine suivante. Vous verrez, c’est grisant. Le plaisir de l’addiction, sans morale pour vous enquiquiner… Vous allez voir, vous adorerez les mercredis… »

Le gars commence à être vraiment motivé. Et on sait ce qu’il attend, évidemment.

« On continue le programme. Jeudi, paresse. Tout le temps. La joie de ne rien faire, mais vraiment rien du tout, à chaque seconde. La glandouille totale. Vous pouvez choisir un hamac, sur une plage avec cocotier et brise tiède ; on a aussi des couettes et matelas incroyables. Pour sentir l’oisiveté imprégner chaque pore, chaque seconde, et penser à tous ces imbéciles, à la surface de la terre, qui triment pendant ce temps-là. Ça vaut bien le coup. Croyez-moi, vous allez vraiment aimer les jeudis… »

« Oui, oui, répond l’autre, de plus en plus excité. Ça me plait bien. Et la suite ? »

« Vendredi : luxure. Oui, vous attendiez ça, je sais, comme tout le monde. Du sexe, du sexe, et encore du sexe. Alors-là, vous allez voir ce que vous allez voir. Ça y va de partout, tout le monde s’y met, dans tous les sens, et ça n’arrête pas. Tous vos fantasmes accomplis sur simple souhait. Dès que vous avez joui, ça recommence. Des créatures de rêve, vos pornstars favorites, vous vous les faites sans pause. «

-« C’est vrai que c’est drôlement bien ici », répond l’autre, à présent tout enthousiaste.

– « Puisque je vous le dis. Par contre, reprend le diablotin d’accueil, j’aurais une question un peu personnelle à vous poser, pour le bon déroulement du vendredi… Disons, intime… »

– « Oui, je vous écoute, pas de problème. »

-« Alors voilà, cher monsieur. Êtes-vous homosexuel ? »

-« Ah ça non », répond le bonhomme. « Pas du tout ! Rien à voir avec tout ça. J’ai toujours été bon chrétien ».

– « Hmmm… Vous êtes sûr ? «demande le diable mineur  « Pas une seule petite tentation de ce genre ? une petite transgression de votre vivant ? »

– « Non, non, et non, je vous dis », déclame l’autre.  « Pas de ça chez moi »

– (…)

– « Croyez-moi, ça, c’est pas mon truc ! »

– « Eh bien, mon cher monsieur, lui répond le diablotin préposé, mon cher monsieur, vous n’allez pas aimer les vendredis. »

 

 

PS : On peut aussi raconter sur le mode inverse, homo vers l’hétéro ; ça marche aussi…

 

Echelle conoscopique: 6/10. 

Ceux qui ont pu avoir la chance d’observer le léopard des neiges savent qu’en certaines circonstances, la beauté contemplée de la nature nous rend meilleurs.  Ce félin si rare est peut-être le plus magnifique de son genre, et, en tout cas, le plus mythique. Peter Mathiessen, lors d’une longue expédition au Népal en 1973, l’a cherché pendant des semaines dans les altitudes de l’Himalaya. Il ne l’a pas trouvé. Et il s’en est trouvé heureux. Le secret du fauve était intact et vainqueur une fois de plus, de la curiosité humaine et ses vénérations faciles. Quasiment inobservable dans les hauteurs de son habitat ou la ténacité humaine se perd, l’animal garde une aura sans égal dans son univers.  Seul son puissant cousin le tigre montre un charisme comparable.

Ce joyau disparaît comme le monde qu’il habite. Sa beauté devient un songe.

Lisez-ça :

« Ce fut une apparition religieuse. Aujourd’hui, le souvenir de cette vision revêt en moi un caractère sacré. Elle levait la tête, humait l’air. Elle portait l’héraldique d’un paysage tibétain. Son pelage, marqueterie d’or et de bronze, appartenait au jour, à la nuit, au ciel, à la terre. Elle avait pris les crêtes, les névés, les ombres de la gorge et le cristal du ciel, l’automne des versants et la neige éternelle, les épines des pentes et les buissons d’armoise, le secret des orages et des nuées d’argent, l’or des steppes et le linceul des glaces, l’agonie des mouflons et le sang des chamois. Elle vivait sous la toison du monde. Elle était habillée de représentations. La panthère, esprit des neiges, s’était vêtue avec la Terre. »

                                                              Sylvain Tesson. La panthère des neiges. Gallimard. p 106.

Alors, voilà, les rois des royaumes finissants se font les présents qu’ils peuvent. En 1975, Juan Carlos 1errétablissait la démocratie en Espagne. Cette action noble n’autorisait pas cependant à faire n’importe quoi et se parer avec la mort d’un univers. Le roi d’Espagne aurait pu refuser ce magnifique manteau fourré en léopard des neiges (espèce protégée par les accords internationaux Cites), cadeau fait par Noursoultan Nazarbaïev, président du Kazakhstan, en 1998. Il ne l’a pas fait.

 

©hervehulin2021