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Ne soyons pas triste devant les pauvretés du genre humain, il y a aura toujours de ses représentants pour rechercher l’altitude.
Bob Salem, un habitant ordinaire du Colorado, a accompli quelque chose d’extraordinaire. Une cuillère attachée à son nez dans une sorte de masque de médecin de peste inversé, il a poussé une cacahuète jusqu’au sommet du Pikes Peak, en cheminant presqu’à quatre pattes sur toute la distance ; le sommet local culminant quand même à 4302 mètres.
Le cinquantenaire aura mis sept jours entiers pour en arriver là, explosant d’une journée le précédent record – car oui, d’autres gens avaient accompli cet exploit avant lui. Et il est donc devenu l’homme le plus rapide du monde à avoir poussé une cacahuète jusqu’au sommet d’une montagne avec son nez.
Il est en fait la quatrième personne à se lancer dans ce défi, que la ville de Manitou Springs a salué en y consacrant une page web. Le maire en personne a tenu à le féliciter en lui remettant une lettre officielle : « Il n’existe aucune autre ville comme Manitou Springs », s’est exprimé le nouveau recordman. « Je suis heureux d’être celui qui aura écrit l’histoire, à l’occasion du 150e anniversaire de la ville. J’espère que tout le monde prendra le temps de découvrir le coin de Pikes Peak. Vous ne voudrez plus le quitter ! »
Que peut-il se passer dans le cerveau d’un homme et ses milliards de synapses pour accomplir ce genre d’ineptie ? Le mystère est intact et toutes les hypothèses resteront vaines.
Le Littré donnait de l’exploit cette définition : « Chose accomplie en guerre, action d’éclat ». De quelle guerre ici s’agirait-il donc ? Celle de l’esprit contre la sottise. Et en l’occurrence, de la nette victoire de cette dernière, grâce à l’arme absolue d’une cacahuète.
©hervéhulin2022